La bienveillance : une attitude loin du monde des bisounours
La bienveillance : une attitude loin du monde des bisounours
Chaque mois, nous vous proposons une synthèse libre issue de la compréhension d’une lecture qui nous a inspirée. Notre conviction : « La connaissance est le seul mets qui s’accroit lorsqu’on le partage ».
L'inspiration du mois
« The Power of Passion and Perseverance » Angela Duckworth
La psychologue Angela Duckworth démontre aux parents, étudiants, enseignants, sportifs et entrepreneurs – aguerris ou néophytes – que le secret d’un succès éclatant ne réside pas dans de quelconques prédispositions mais dans ce qu’elle entend par « pugnacité » : la passion alliée à la persévérance.
Pour transmettre cela, il faut trouver un équilibre entre un soutien inconditionnel et un haut niveau d’exigence.
👁️🗨️ La synthèse libre selon Kaleïdo
Qu'est-ce que la bienveillance ?
La bienveillance s’inscrit dans l’équilibre entre encouragement et fermeté sur les comportements. La bienveillance n’est ni du laxisme, ni de l’autoritarisme, et encore moins de la négligence.
Laxisme
Attitude permissive et encourageante
Bienveillance
Attitude exigente et encourageante
Négligence
Attitude permissive et décourageante
Autoritarisme
Attitude exigente et décourageante
C’est une attitude encourageante et exigeante qui est au contraire très difficile à adopter.
Plus nous serons sereins, plus nous serons en mesure d’être bienveillants envers les autres.
« Seule une attitude exigeante ET encourageante libère les potentialités »
Qui ne souhaite pas donner une éducation bienveillante à ses… enfants ?
Et dans le monde de l'entreprise ?
Malgré des circonstances extérieures en constante évolution, l’avenir d’une entreprise dépend essentiellement des compétences et des comportements de ses managers.
Un manager est et reste avant tout, un être humain, avec ses atouts et ses limites, ses forces et ses faiblesses.
Concilier « l’exigence et l’encouragement » dans les pratiques relationnelles, plutôt qu’une opposition.
Il s’agit d’une réelle complémentarité.
En entreprise, le mode de management bienveillant se place en opposition avec le mode de management pyramidal, prétentieux et parfois agressif pour ne pas dire malveillant.
Tout dirigeant, tout manager doit porter, doit transmettre et faire partager de l’exigence :
- de satisfaction des clients,
- de résultats,
- de progrès,
- de mise en oeuvre de bonnes pratiques,
- de respect de valeurs…
Vous pouvez sans nul doute compléter cette liste.
La première exigence concerne le management car elle s’applique d’abord aux dirigeants et aux managers.
Ils doivent être exemplaires et s’appliquer à eux-mêmes ce qu’ils demandent à leurs collaborateurs.
Ce premier point est essentiel car il conditionne la crédibilité et la légitimité du management.
Au final, les collaborateurs jugent leurs dirigeants et leurs managers sur la réalité de leurs comportements et sur la congruence avec le discours affiché.
- Être exigent c’est :
être convaincu que tous les collaborateurs sont capables de beaucoup, qu’ils ont des ressources extraordinaires en eux, qu’ils peuvent accomplir de grandes choses, qu’on ne va pas les laisser rater, qu’on leur proposera des situations dans-lesquelles ils apprendront, et des défis à leur hauteur, qu’on mettra l’accent sur le travail et les efforts qui sont les ingrédients indispensables à l’obtention des résultats.
=> Il y a énormément d’intelligence gaspillée par le seul fait de sous-estimer le potentiel de développement des collaborateurs.
- Être encourageant c’est :
montrer une attitude chaleureuse, accueillante, inconditionnelle, constructive et compréhensive. Cela consiste à apporter au collaborateur une aide utile (ni trop : en faisant à sa place ou en proposant des choses trop faciles, ni trop peu : en le laissant se débattre seul ou en proposant des défis trop loin de sa zone actualisée de développement).
Être bienveillant pour un manager, c’est donc...
D’abord rechercher ce qui fait la valeur de la personne plutôt que commencer par pointer ses insuffisances.
- Développer sa capacité à dépasser les postures de contrôle sanction pour devenir un accélérateur de réussite.
- Proposer des missions visant à développer le plein potentiel de performance de chaque personne.
- Savoir faire confiance en développant une relation mature avec ses collaborateurs.
- Donner le droit à l’erreur, notamment dans les phases d’apprentissage pour aider le collaborateur à « oser ».
- Accompagner le collaborateur dans sa démarche de progrès.
« Formez les gens suffisamment bien pour qu'ils puissent partir, traitez-les suffisamment bien pour qu'ils ne le veuillent pas ».
Richard Branson
Au-delà des individualités, c’est l’entreprise toute entière qui se doit d’être bienveillante au travers, par exemple, d’une politique RH adaptée.
Pourquoi ? Parce que dans les années à venir, l’attachement des individus à leur entreprise (générations Y et Z) sera de plus en plus faible, toutes les études le montrent, plus le temps passe, plus ce seront les personnes qui choisiront leur entreprise plutôt que l’inverse.
Conclusion
La bienveillance génère de l’énergie constructive : « un collaborateur épanouit et souriant impactera positivement son client qui aura alors envie de contribuer financièrement en reconnaissance autant de la compétence que de qualité des relations. »
Le confinement de 2020, a semble-t-il rappelé qu’en l’absence de la « chose humaine », le résultat des entreprises n’apparaissait pas sans elle…